Samedi à la Japan Expo, j’ai enfin rencontré The Black Frog. Impressionnant. Pour dédicacer l’artbook de Café Salé, il griffonnait sur des Post-it. Il commençait par tracer une belle sinusoïde, tournait un peu son petit rectangle de papier et la complétait d’un visage de femme, d’enfant ou d’homme, d’un cosmonaute ou d’un robot, d’un vaisseau spatial ou d’une théière. Il n’a pas arrêté de dessiner durant ses deux jours de présence sur le stand Ankama. Il levait à peine la tête pendant son labeur mais cela ne l’empêchait pas de discuter avec les dizaines d’admirateurs béats qui l’assiégeaient.
En le regardant je me posais des questions : Mais quel est ce feu sacré qui l’anime au point qu’on dirait que sa vie dépend de chaque petit dessin. Et pas une rature, pas un coup de gomme, est-il besoin d’ajouter, ne venait corriger ces chef-d’œuvres miniatures. C’est une manie ? Une malédiction ? Et puis j’ai compris. C’est le plaisir ! Le plaisir de créer, de découvrir son propre univers et de le maîtriser. Certainement aussi une angoisse face au temps qui passe et qui nous dit : dépêche toi ! Mais bon, ce n’est pas le seul à penser ça ! Mais il agit, lui.
Cet homme sait tout faire. Et tout bien. Jamais je n’ai vu ça de ma vie. Dessin, peinture numérique ou traditionnelle, sculpture, design, storyboard, bande dessinée, conception de jeux, scénario, stylisme, graphisme et même édition. En plus il est sympa et pas moche, il a beaucoup de talent et il travaille comme un damné. Je ne doute pas que bientôt le monde entier sera à ses pieds. Je pense qu’il s’y attend car il a déjà prévu la monnaie de sa prochaine dictature. La Dynamografika. C’est une sorte d’utopie totalitaire qui reprend avec humour les codes graphiques du constructivisme soviétique.
Black Frog m’honore de son amitié. Son vrai nom est Igor-Alban Chevalier. Avait-il besoin d’un pseudo ?
mercredi 11 juillet 2007
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2 commentaires:
On osait à peine s'approcher de lui tant il est concentré et pris dans son univers... Une vraie machine à imagination comme dit mon copain, on dirait qu'il est lui-meme surpris de découvrir ce qui se forme sous son crayon... C'est un bel hommage ça, m'sieur Hubert !
Et il s'y prend bien, le bougre, pour devenir Maître du Monde. La preuve, tout le monde est tombé amoureux de lui pendant ces trois jours...
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